Gaps in Health Care System – Sophia

 

Sophia describes her admission for emergency care.

Transcript

Oui! Bien là, j’ai été chanceuse parce qu’il y avait quelqu’un qui s’était libéré, parce que ça va arriver souvent que des gens vont passer des journées sur une chaise à attendre. Mais ils ont trouvé une place, ils m’ont enlevé tous mes effets personnels, ils ont mis ça sous clé derrière moi, ils m’ont mis une jaquette, puis ils m’ont mis sur un matelas, pas de couverte, rien! Parce que supposément que je pouvais représenter un danger pour moi ou pour les autres, si j’avais des objets, parce que… Mais je comprends que je n’avais pas été encore…

Intervieweuse: Évaluée…

Évaluée, c’est ça, ils ne pouvaient pas savoir, mais en tout cas, à mon avis, on ne devrait pas mélanger les gens comme ça. Ouais, puis ça a été long, ça a été au lendemain avant qu’un psychiatre vienne m’évaluer. Puis avec ces … Il avait des stagiaires avec lui, puis ils m’ont posé une série de questions visant à déterminer, bien moi, je trouve que c’était très biaisé, on me demandait constamment si j’avais des idées de grandeur, si j’avais des pensées suicidaires. C’était très, très dirigé vers des gens qui sont bipolaires. Mais je veux dire, je ne présentais aucune, aucune problématique de bipolarité. C’était vraiment de l’insomnie très, très, très sévère agrémenter de beaucoup, beaucoup d’anxiété. Puis de changements hormonaux. Ils m’ont parlé peut-être 30 minutes, puis ils m’ont dit « Ok, on va aller faire un brainstorming de ça, puis on te revient avec le diagnostic. ». Puis plus tard, ils m’ont dit : « Ah! bien là, on va te rencontrer. Ok, on a établi que tu faisais une dépression post-partum, donc on va te faire un plan de traitements puis on te revient avec ça. ». Puis là, je pense que c’est dans la soirée, oui, ils sont revenus me voir, ils m’ont dit : « Tu vas prendre tel, tel, tel médicaments puis on va monter la dose, puis on va y aller avec ça, on va voir comment ça va se passer. ».

Intervieweuse: Donc vous pouvez retourner à la maison.

Non, non, non, là il me retournait juste sur la civière. Là moi je disais : « Est-ce que j’ai le droit d’avoir de la visite? Est-ce que je vais manger? Qu’est-ce qui va se passer? Est-ce que je peux prendre une douche? ». « Non, il faut que tu restes là. » Fait que là, moi je reste là, puis j’attends. Puis je sais de par l’infirmière de garde de la nuit, que je n’ai pas le droit d’avoir de visite avant 9 h le lendemain matin. Puis que c’est des visites très courtes, c’est 15 minutes, puis après ça, il faut que la personne s’en aille, puis là je ne me souviens plus, mais c’est vraiment des heures fixes. Fait que c’est ça

[Yes! Well, I was lucky because someone had left, because it often happens that people spend days sitting in a chair waiting. But they found a spot for me, they took away all my personal belongings, they locked them up, they put me in a gown, and they put me on a mattress — no blanket, nothing! Because supposedly, I could have been a danger to myself or to others if I had any objects, because… But I understand, I hadn’t yet been…

Interviewer: Evaluated…

Evaluated, that’s it, they couldn’t know yet. But anyway, in my opinion, people shouldn’t be mixed together like that. Yeah, and it took a long time — it was the next day before a psychiatrist came to evaluate me. And he had some interns with him, and they asked me a series of questions aimed at determining — well, in my opinion, it was very biased — they kept asking if I had delusions of grandeur, if I had suicidal thoughts. It was very, very directed toward diagnosing bipolar disorder. But I mean, I wasn’t showing any signs of bipolarity at all. It was really very, very severe insomnia with a lot, a lot of anxiety, and hormonal changes. They talked to me for maybe 30 minutes, then they said, ‘Ok, we’re going to brainstorm this and get back to you with the diagnosis.’ Later, they came back and said: ‘Ah! Well, we’ll meet with you. Ok, we’ve determined that you have postpartum depression, so we’re going to put together a treatment plan and get back to you.’ And then, I think it was in the evening, yes, they came back to see me and said: ‘You’re going to take this, this, and this medication, and we’ll increase the dosage as we go and see how it goes.’

Interviewer: So you could go home?

No, no, no — they just put me back on the stretcher. I asked, ‘Am I allowed visitors? Am I going to eat? What’s going to happen? Can I take a shower?’ ‘No, you have to stay there.’ So I stayed there and waited. And I knew from the night nurse that I wasn’t allowed to have visitors until 9 a.m. the next morning. And even then, the visits were very short — 15 minutes — and then the person had to leave. And there were fixed visiting hours, I don’t remember exactly, but it was very rigid. So that’s it.] Translation from the original French.


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